Graines de génie
Vous souhaitez découvrir des auteurs d’excellence cet été ? Je vous en propose deux qui usent de la fiction pour mettre en lumière la réalité. Il s’agit de l’auteure canadienne Margaret Atwood et de l’écrivain britannique d’origine japonaise Kazuo Ishiguro (dans la prochaine chronique).
MARGARET ATWOOD et sa servante écarlate
Margaret Atwood est l’auteure canadienne du roman chef-d’œuvre « La Servante écarlate » publié en 1985 et dont s’est récemment inspirée une série télévisée éponyme qui connaît un large succès au niveau international.
et sa suite « Les testaments »
J’ai adoré cette fiction dystopique où la société américaine s’est transformée en une véritable dictature fanatique et oppressive dont l’objectif est pourtant de « sauver l’humanité ». Durant cette crise majeure, les femmes perdent leur liberté et leur individualité et paient le prix fort, comme le prédisait Simone de Beauvoir :
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.«
Simone de Beauvoir
La série télévisée s’éloigne parfois du roman dans certains faits et détails, mais les deux genres présentent de grandes qualités en matière de suspense et de réalisme prémonitoire. Cette vision d’un futur possible est d’autant plus choquante qu’elle reste possible.
Dans la nouvelle version traduite du roman de Margaret Atwood, la traductrice Michèle Albaret-Maatsch écrit dans ses notes d’introduction : « Coquin, réfléchi, caustique, ironique et polisson, méchant, poignant et politique, ce texte est avant tout humain et dessine un portrait de notre humanité, criant de réalisme. C’était notre objectif, de mieux rendre justice à ce texte universel. »
A lire donc (ou visionner) sans plus attendre…
Graine de sorcière
En 2016, la romancière Margaret Atwood publie « Graine de sorcière » un récit qui revisite « La Tempête » de Shakespeare . Il faut dire que malgré son titre qui laisse à tort penser qu’une femme y joue un rôle prépondérant, cette histoire ressemble peu à « La Servante écarlate » et pourrait éventuellement surprendre ou lasser le lecteur qui ne connaît pas la pièce de théâtre du fameux dramaturge anglais.
Il s’agit ici d’une histoire de vengeance concoctée par un directeur de festival de théâtre, injustement licencié. Après plusieurs années, il réapparaît avec une troupe d’acteurs très particuliers et une mise en scène envoûtante de la pièce de Shakespeare. Cette mise en abyme de « La Tempête » présente surtout l’avantage de nous intéresser à l’œuvre de Shakespeare et d’en révéler des aspects inconnus.
La fiction aide à comprendre
Alors que « La Servante écarlate » aide à percevoir une terrible réalité qui pourrait apparaître dans un futur à plus ou moins long terme, « Graine de sorcière » permet de revoir l’œuvre du fameux dramaturge Shakespeare sous l’œil éclairé de l’auteure canadienne Margaret Atwood.
La fiction dispose bel et bien de plus d’un tour dans son sac.
En plus de nous émerveiller et de nous détendre, elle nous fait réfléchir et nous aide à comprendre la réalité, mais également à appréhender la littérature d’une façon originale.
A bientôt donc pour une chronique sur un autre auteur tout aussi prolifique et enchanteur,
Kazuo Ishiguro.
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