« Journal d’un amour perdu »
Si vous recherchez un récit sur le deuil en guise de réconfort ou pour donner une voix à ce que vous ressentez, alors je vous recommande ici la lecture bienfaisante de l’ouvrage de Eric-Emmanuel Schmitt « Journal d’un amour perdu ».
Lecture bienfaisante
…qui m’a aidée personnellement à dépasser mon propre deuil…
Merci Monsieur Eric-Emmanuel Schmitt pour ces mots qui décrivent avec justesse les moments douloureux entourant la perte d’un être cher. Vous avez su capter les bribes d’émotions et de pensées qui traversent les journées de deuil, ces pénibles heures où il faut organiser les funérailles, ranger la maison familiale et trouver la force de continuer … Mais surtout, vous avez mis en lumière les souvenirs qui nous assaillent et cet instinct de survie nous permettant de conserver en nous les meilleurs moments partagés, comme une sorte de dernier hommage à la personne décédée qui nous accompagnera toujours.
Hommage à la mère bien-aimée
« Journal d’un amour perdu » de Eric-Emmanuel Schmitt a été publié chez Albin Michel en 2019. Il s’agit d’un essai rédigé sur une période de deux ans et retraçant les moments de deuil où l’auteur est aux prises avec sa douleur et son devoir de bonheur.
« Les morts sont des vivants qui nous ont faits.
Eric-Emmanuel Schmitt
Ils seront les morts que nous en ferons ».
Les atouts du Journal
Dans ce journal intime, l’auteur nous communique ses pensées à travers l’analyse détaillée de ses émotions. De même, il nous livre les conclusions de son regard pertinent sur les divers événements qui marquent sa vie après le décès de sa mère et dont l’empreinte fait toujours un retour en force vers le passé.
Il se perd dans des conjectures sur sa naissance. On pressent ici son besoin de s’engager sur des questions qui pourraient le distraire de sa douleur.
En raison de ses interrogations, le récit des événements se déroule dans un certain suspense latent, le tout rédigé avec une plume alerte et très agréable à lire.
Bien sûr, l’auteur se livre à des réflexions négatives lorsque la souffrance l’emporte sur l’optimisme. Il se noie aussi dans le travail pour entraîner sa souffrance dans cette « noyade ».
La sincérité de ses pensées nous le rend sympathique, car nous y reconnaissons les nôtres.
Néanmoins, l’auteur n’est pas en reste avec quelques conseils philosophiques bienfaisants, comme par exemple :
Ne pas séparer les sentiments contradictoires qui vont toujours par deux !
Tristesse et Joie, Nostalgie et Gaieté, Foi et Doute, Confiance et Angoisse, Insouciance et Inquiétude, Désespoir et Espérance : tous ces sentiments sont « en couple » et l’auteur ne souhaite pas leur « divorce »…
« Les sentiments vont par deux, comme l’ombre et la lumière. […]
Notre sottise consiste à les séparer. […]
Mais sans le Doute, la Foi devient intolérante, puis violente, puis meurtrière.
Mais sans la Tristesse, la Joie se connaît si peu qu’elle s’ignore ou se délite.
Mais sans le Désespoir, l’Espoir vire à la bêtise.
Ne souhaitons pas leur divorce. Tâchons plutôt de trouver notre place au milieu de ces tensions. »
Ces mots nous éclairent sur le fait que c’est grâce au « noir » que nous pouvons reconnaître le « blanc » à sa juste valeur et en profiter sainement.
Vivre au présent !
L’auteur nous incite à vivre le présent, sans nous focaliser sur le passé et sans trop attendre de l’avenir.
« Se méfier de deux assassins : la nostalgie, l’espoir. Ils tuent le présent. »
Eric-Emmanuel Schmitt
Message d’espoir
Au terme de son journal intime, Eric-Emmanuel Schmitt a décidé que sa mère demeurerait en lui, défiant ainsi la mort. Une victoire, s’il en est, pour désamorcer la douleur engendrée par la disparition des êtres chers !
Je vous invite à écouter l’interview de Eric-Emmanuel Schmitt à propos de son livre « Journal d’un amour perdu » dont l’objectif souhaité est bien de devenir une lecture bienfaisante :
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