Photo de couverture de "Journal de mes oreilles" de Zoé Besmond de Senneville
Différence physique, sociale ou culturelle

Ecrire pour témoigner de sa différence

Dans son Journal de mes oreilles, paru en 2021 aux éditions Flammarion, la comédienne poétesse française Zoé Besmond de Senneville partage aux yeux du monde sa différence et la difficulté de s’adapter au handicap de la surdité.

Un livre témoignage

« En ce moment, c’est calme dans mes oreilles. Le silence du confinement leur sied bien. Pas de sollicitation ou sursollicitation. Pas de tentative d’attraper des mots au milieu d’un groupe ici et là. Pas de constant brouhaha de la rue, de la circulation, pas de peur de ne pas entendre la prochaine phrase. Pas de lecture labiale non plus. Et pas d’appareils. »

Extrait de « Journal de mes oreilles » de Zoé Besmond de Senneville

A vingt-cinq ans, Zoé apprend qu’elle est atteinte d’une otospongiose bilatérale cochléaire, une maladie évolutive qui la condamne à une perte d’audition. Sa vie bascule, elle va devoir apprendre à accepter cet handicap, à s’adapter aux douloureux remèdes, et finalement à intégrer cette donnée dans sa vie quotidienne.

Dans son journal, Zoé nous livre d’abord sa colère face à l’annonce du handicap et à l’appareillage qui lui est proposé et qu’elle a mal supporté. Ce cri littéraire l’aidera peu à peu à adopter tant bien que mal son handicap avec résilience.

L’inteview ci-dessous sur Youtube est un témoignage de l’auteure face à la surdité

La surdité : les livres qui en parlent

La surdité est un handicap invisible, que la littérature évoque dans plusieurs romans, dont certains font écho au journal de Zoé Besmond de Senneville :

  • « Le Cri de la mouette » de Emmannuelle Laborit

Sourde de naissance, Emmanuelle se met à crier pour s’évader de sa prison. Elle deviendra également comédienne et défendra la cause des malentendants

  • « La vie en sourdine » de David Lodge

La surdité gagne un professeur de linguistique fraîchement retraité dont on requiert les services pour la rédaction d’une thèse. Le thème de la surdité est évoqué de façon différente ici, puisque le handicap n’arrive pas en début de vie, mais l’humour et la résilience du narrateur rend le propos cocasse et agréable à lire. A noter ma chronique ICI.

  • « Les méduses n’ont pas d’oreilles » de Adèle Rosenfeld

Face à la perte progressive d’audition, la narratrice se voit proposer un implant cochléaire qui remplacerait sa faible audition naturelle par une audition totalement synthétique. La crainte qui s’ensuit inclut son rapport au monde et à l’imaginaire.

« Journal de mes oreilles » : invitation à la compréhension et à l’empathie

Le « Journal de mes oreilles » de Zoé Besmond de Senneville :

constitue le témoignage émouvant d’une jeune femme face à un handicap physique invisible.

Ce livre bienfaisant permet de mieux comprendre les aléas de la surdité et les risques d’isolement qu’elle entraîne. Il peut également aider celles et ceux qui souffrent de surdité et qui se reconnaîtront dans le cri de la jeune auteure.

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