Photo de la couverture du roman de Constance Joly "Over the rainbow"
Différence physique, sociale ou culturelle

La vie en dégradé de couleurs

Dans « Over the Rainbow », second roman de Constance Joly, publié chez Flammarion et lauréat du Prix Orange 2021, la narratrice raconte l’histoire de son père qui a choisi de vivre en accord avec lui-même, au péril de sa vie.

« Over the Rainbow » : résumé

Celle qui raconte cette histoire, c’est sa fille, Constance. Le père, c’est Jacques, jeune professeur d’italien passionné, qui aime l’opéra, la littérature et les antiquaires. Ce qu’il trouve en fuyant Nice en 1968 pour se mêler à l’effervescence parisienne, c’est la force d’être enfin lui-même, de se laisser aller à son désir pour les hommes. Il est parmi les premiers à mourir du sida au début des années 1990, elle est l’une des premières enfants à vivre en partie avec un couple d’hommes.

Over the Rainbow est le roman d’un amour lointain mais toujours fiévreux, l’amour d’une fille grandie qui saisit de quel bois elle est faite : du bois de la liberté, celui d’être soi contre vents et marées.

Résumé publié de « Over the Rainbow » de Constance Joly

Hommage au père et à sa liberté

La narratrice du roman de Constance Joly s’adresse à feu son père et évoque ses souvenirs d’enfance avec lui. Elle se souvient lorsque son père a décidé d’assumer sa sexualité à une époque où l’homosexualité était encore un sujet tabou. Elle révèle aussi la détresse de sa mère, lors du départ de son père, ainsi que ses relations avec le nouveau couple atypique.

Par ailleurs, la narratrice raconte aussi que son père a longtemps voulu cacher sa maladie, alors considérée comme honteuse.

Atmosphère des années 70-80

De façon générale, l’auteure réussit avec brio à insuffler à son récit l’ambiance qui régnait dans les années 70-80, ainsi que les sujets décriés par la société de l’époque.

Dès 1981, plusieurs jeunes homosexuels sont soignés pour une maladie qui portera à partir de 1982 le nom de « syndrome d’immunodéficience acquise ». Le VIH ou SIDA fait son apparition, entraînant à suite des millions de morts.

Le père de la narratrice fera partie des premiers à contracter cette maladie avec les conséquences tragiques qui en découlent.

Emouvante sobriété

Le second roman de Constance Joly mérite vraiment qu’on s’y attarde. Les sentiments des divers protagonistes (épouse, fille, amant etc.) sont éclairés avec une dose bien mesurée de sobriété et d’émotion. Assumer sa liberté n’est pas chose facile, surtout lorsqu’elle va à l’encontre des normes de la société. Si l’arc-en-ciel est devenu le symbole de la révolution homosexuelle et de la communauté LGBT, la couleur grise n’est pas absente et révèle le dur combat des personnes assumant leur liberté « contre vents et marées ».

Photo d'un arc-en-ciel

Roman finaliste du Prix Horizon

Le roman «Over the Rainbow» de Constance Joly fait également partie du Prix Horizon, tout comme

« Le Coeur à l’échafaud » de Emmanuel Flesch  présenté ICI dans une chronique précédente

–  « Les narcisses blancs » de Sylvie Wojcik  présenté ICI dans une chronique précédente

– « Elise » de Marcel Sel présenté ICI dans une chronique précédente.

Il me restera encore à vous parler du cinquième et dernier roman finaliste du Prix Horizon dont le lauréat sera connu le week-end prochain.

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