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Qui sera lauréat du Prix Horizon 2024 ?

Tous les deux ans depuis 2012, un(e) auteur(e) d’un deuxième roman de langue française publié à compte d’éditeur se voit décerner le Prix Horizon à Marche-en-Famenne, en Belgique.

Cette année, ce sont plus de 1600 lecteurs, organisés en comités de lecture, qui ont lu et découvert avec plaisir les cinq livres sélectionnés pour le prix et le festival du deuxième roman francophone présidé par l’écrivain belge Armel Job.

Le 18 mai prochain, la ville de Marche-en-Famenne accueillera les finalistes et les lecteurs qui souhaitent les rencontrer. En fin de journée, les lecteurs seront invités à voter pour leur roman préféré et nous connaîtrons alors le lauréat du Prix Horizon 2024.

Pourquoi le prix du « deuxième » roman ?

Dans un article publié sur le site edmondmorrel.be, Armel Job, créateur et président du Prix Horizon, nous explique pourquoi le prix est décerné aux « deuxièmes » romans :

« On estime que soixante-cinq pour cent des auteurs de premiers romans n’en écriront pas d’autre.  Aussi bien le deuxième roman mérite-t-il peut-être plus d’attention que le premier. Il permet de voir ce que l’artiste a vraiment dans le ventre. Est-il l’homme ou la femme d’une seule production ou pouvons-nous déjà nous réjouir de voir son horizon s’élargir ? Notre prix n’a pas été baptisé par hasard « Prix Horizon » par notre excellent ami, Ghislain Cotton. »

Extrait d’une chronique d’Edmond Morrel – https://edmondmorrel.be/?p=4796

Les finalistes du Prix Horizon pour 2024

Normalement, ils sont cinq finalistes, mais cette année, les dispositions du règlement ont contraint à exclure du vote l’une d’entre eux du fait de son absence au festival pour raison professionnelle.

Il s’agit de Dany Héricourt pour « Ada et Graff », un beau roman sur l’amour entre deux personnes d’un certain âge et issues de milieux tout à fait opposés. Leur rencontre improbable donne lieu à un récit plein de poésie à la fois tourné vers le passé, vers l’avenir et vers le présent.

David Lopez « Vivance »

Récit initiatique en deux temps. Le lecteur suit le parcours à vélo d’un homme et ses rencontres. Ce cheminement physique et relationnel fait émerger des souvenirs passés et l’accompagne sur un cheminement intérieur enrichissant. Ce beau récit ne manque pas de suspense et d’originalité.

Christophe Jamin « L’Inaccompli »

La rencontre de deux jeunes hommes et d’une jeune femme dans les années quatre-vingt renvoie aux destins de leurs parents et grands-parents durant les guerres et les conflits qui les ont précédés. Le père de Pierre a fait la guerre d’Algérie; son grand-père, celle de la seconde guerre mondiale, mais dans le mauvais camp. Le père de Gabriel, seul rescapé d’une famille juive victime de la Shoah, s’est suicidé. Sveta est issue d’une famille russe en exil. Tous trois vont tenter, chacun à leur façon, de conjurer la violence d’un monde dont ils ne sont en fin de compte que les héritiers.

Pauline Delabroy-Allard « Qui sait »

Enceinte, Pauline constate que trois prénoms figurent sur sa carte d’identité : Jeanne, Jerôme et Ysé. Une lourde épreuve la pousse à chercher l’origine de ses trois prénoms secondaires et par là, des réponses à son propre sort. Sur ce parcours de survie mentale, elle se laisse guider par la puissance de l’imagination et de la littérature.

Boris Marme « Appelez-moi César »

Le narrateur nous relate les faits qui ont marqué sa vie suite aux événements qui se sont déroulés durant un stage de randonnée dans sa jeunesse. Le groupe se composait de plusieurs adolescents dont la majorité était issue des quartiers pauvres. Les rôles du groupe se sont dessinés avec un leader charismatique, un bouc émissaire, un second, un intello etc., et de bêtises de jeunesse en jeux de pouvoir, l’aventure tourne à la tragédie. Aujourd’hui, le narrateur exprime le besoin de raconter les faits. Ce récit initiatique plein de suspense nous dévoile la mécanique souvent cruelle d’un groupe.

Fil rouge dans la liste des finalistes ?

Les quatre romans finalistes témoignent tous d’un cheminement existentiel, que ce soit en parcourant les routes à vélo pour trouver son destin dans « Vivance« , en voulant conjurer le passé de ses aïeux dans « L’Inaccompli« , en cherchant presque désespérément à donner un sens à la réalité dans « Qui sait« , ou encore, en voulant extérioriser par la narration un passé tragique et pesant dans « Appelez-moi César« .

Tous ces deuxièmes romans sont dignes de remporter le Prix Horizon. Mais un gagnant sortira du lot et je vous en parlerai dans une prochaine chronique.

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