Polars et intrigues

A la recherche d’un bon « page-turner » ?

La saison estivale invite à la lecture d’un roman « page-turner ». En voici justement un qui mérite une petite chronique….

« L’Enigme de la chambre 622 » de Joël Dicker

Photographie et mise en scène du roman de Joël Dicker "L'Enigme de la chambre 622"

Définition du terme page-turner

Je vous renvoie à la chronique rédigée en 2015 sur le blog « A livre ouvert » qui définit précisément ce que signifie ce terme anglophone. En bref, lorsque vous lisez un roman « page-turner », il vous est impossible de le lâcher tellement le récit vous captive.

La période estivale invite à la détente et à l’évasion. C’est pourquoi les « page-turners » ont leur place dans nos bagages.

N’avez-vous jamais ressenti cette hâte joyeuse de retrouver « enfin » votre histoire après une longue journée de travail ?

Certes, il n’est pas toujours facile de tomber sur une histoire palpitante, ou du moins, sur une qui l’est suffisamment pour que mes pensées puissent s’y accrocher tout au long de la journée. Nombreux sont les romans que j’apprécie pour d’autres qualités et qui m’intéressent tout autant. Ils ne sont pourtant pas tous des « page-turners ».

L’auteur suisse Joël Dicker m’est apparu cet été comme l’écrivain pouvant combler cette attente. J’ai donc commencé la lecture d’un de ses romans que je n’avais pas encore lu.

« L’Enigme de la chambre 622 » de Joël Dicker

L’écrivain suisse Joël Dicker est devenu un incontournable de la scène littéraire depuis la publication de « La Vérité sur l’affaire Harry Québert » en 2012, suivi par « Le Livre des Baltimore » en 2015 et « La Disparition de Stéphanie Mailer » en 2018.

En 2020, il publie « L’Enigme de la chambre 622 » toujours aux Editions de Fallois.

Photographie de la quatrième de couverture du roman de Joël Dicker "L'Enigme de la chambre 622"

L’intrigue tourne autour d’un meurtre qui s’est déroulé dans la chambre 622 d’un prestigieux hôtel des Alpes suisses. Le romancier reprend l’enquête menée à l’époque par la police. Nous, lecteurs, suivons cette enquête avec lui, mais également en traversant plusieurs périodes du passé durant lesquelles les divers protagonistes entrent en scène. Le romancier fait également quelques pauses dans sa narration pour nous raconter son présent et rendre hommage à son éditeur récemment disparu, Bernard de Fallois (1926-2018).

Maîtrise des ficelles de l’écriture

L’écriture de Joël Dicker s’inspire de toutes les ficelles du métier pour tenir le lecteur en haleine (comme par exemple les chapitres courts se terminant sur une surprise non dévoilée, le mélange des perspectives etc.), pour le conduire sur de fausses pistes et maintenir le suspense.

Chapitre après chapitre, nous sautons d’un moment du passé et du présent à un autre, d’une perspective à une autre. La personnalité des protagonistes se modifie également au cours du récit, ce qui ajoute à la confusion voulue par l’écrivain.

Il s’agit bien d’une intrigue policière, mais qui se construit sur la structure d’un roman choral, à savoir en jonglant avec divers points de vue humains et temporels. Joël Dicker a déjà utilisé ce processus dans ses précédents ouvrages, et il faut avouer que cela lui réussit bien.

Hommage à l’écriture et à la littérature

Un autre élément récurrent dans les romans de l’écrivain suisse Joël Dicker est son hommage à la littérature et à l’écriture.

Dans « Le Livre des Baltimore », le pouvoir des livres est souligné :

Pourquoi j’écris ? Parce que les livres sont plus forts que la vie. Ils en sont la plus belle des revanches. Ils sont les témoins de l’inviolable muraille de notre esprit, de l’imprenable forteresse de notre mémoire.

« Le Livre des Baltimore » de Joël Dicker

Dans « La Vérité sur l’Affaire Harry Québert », l’épilogue se lit comme suit :

Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l’effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé.

Epilogue de « La Vérité sur l’Affaire Harry Québert » de Joël Dicker

Dans « L’Enigme de la chambre 622″, cet hommage se focalise surtout sur son éditeur Bernard de Fallois auquel il dédie ce roman :

... Puissent tous les écrivains du monde connaître un jour un éditeur aussi exceptionnel.

Joël Dicker « L’Enigme de la chambre 622 »

Je vous souhaite de découvrir de belles lectures captivantes durant cet été !

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