Deuil des pères
A l’occasion de la Journée mondiale des parents, il me tient à cœur de vous présenter un récit poignant, néanmoins empreint d’une vision réconfortante, à savoir « Les étoiles ne piquent pas » de Alexandre Devaux Bonduel, publié aux éditions L’Echarpe d’Iris.
Perdre un enfant
Ce roman retrace l’histoire du décès d’un bébé de quelques semaines et le chemin parcouru par ses parents et son grand frère pour tenter de surmonter cette « innommable » épreuve. Alexandre Devaux Bonduel, le père et narrateur en témoigne.
L’amour et le soutien des proches, la communication au sein du couple et avec le frère aîné, la nécessité de s’appuyer sur des symboles et des rituels de souvenirs, mais également le besoin impérieux de pouvoir exprimer sa douleur constituent autant de moyens dont a usé la famille tout au long de son deuil.
Les rituels cadrent le temps et l’espace pour nous donner un lieu et un moment pour nous souvenir, pour pleurer et pour célébrer. Le lâcher de ballons, annuel et réfléchi, devient plus qu’une cérémonie; c’est un exutoire.
Extrait de « Les étoiles ne piquent pas » de Alexandre Devaux Bonduel
La narration reprend son souffle, rythmée par des poèmes et pensées à la mémoire du petit ange.
Il est long le chemin du deuil vers une future renaissance …
L’auteur nous raconte comment se sont déroulés les jours, les semaines et les mois après le décès de son petit garçon. Il analyse par le détail le cheminement du deuil qui a été le sien, celui de sa femme et de son fils aîné. Chacun survit à la tragédie différemment, et les aides, qu’elles soient thérapeutiques, artistiques ou autres, divergent selon les personnes.
C’est ainsi que sont évoqués les différents moyens qui ont aidé le narrateur personnellement, de même que les projets familiaux qui leur ont permis de ne pas rester prostrés dans une douleur paralysante, pour oser enfin regarder sereinement l’avenir.
La double douleur des pères
La citation d’Albert Camus « Parler de ses peines, c’est déjà se consoler » introduit le chapitre où Alexandre Devaux Bonduel conclut son récit en évoquant justement la difficulté pour les pères d’exprimer leur douleur, et par conséquent, d’accéder à une certaine forme de consolation vis-à-vis du deuil de leur enfant.
Il raconte, au travers de plusieurs témoignages, les pénibles expériences de pères endeuillés contraints par la pression sociale à supporter stoïquement le poids de l’épreuve sans pouvoir dévoiler leur peine.
Il devient évident à travers ces témoignages et études que le deuil des pères est un sujet qui nécessite une attention et une sensibilisation accrues. En reconnaissant la douleur des pères, on peut ouvrir la porte à de véritables échanges sur leur expérience de deuil, offrant ainsi des chemins plus sains et authentiques pour leur propre guérison et celle de leur famille.
Extrait de « Les étoiles ne piquent pas » de Alexandre Devaux Bonduel
L’auteur souhaite que la société puisse reconnaître le chagrin paternel de la même manière que celui des mères, afin de mieux aider et accompagner les pères endeuillés.
Aborder le deuil paternel demande à la société de s’éloigner des stéréotypes qui invisibilisent cette douleur…
Extrait de « Les étoiles ne piquent pas » de Alexandre Devaux Bonduel
Bien documentée par l’auteur, cette thématique est un appel à plus d’empathie et de compréhension vis-à-vis de la douleur des hommes qui ont perdu un enfant.
Récit douloureux, mais bienfaisant
Dans ce court roman, il est question d’une thématique très douloureuse mettant en scène de façon réaliste le cheminement du deuil, jour après jour, pour survivre à cette terrible épreuve.
Néanmoins, il s’agit aussi d’un récit bienfaisant, non seulement pour l’auteur qui, grâce à l’écriture, a pu extérioriser son chagrin, mais également pour le lecteur qui y trouvera une certaine forme de réconfort et de confiance en l’avenir grâce aux outils à disposition que sont l’amour et la communication.
3 commentaires
Light And Smell
Il a l’air bouleversant ce récit. J’espère qu’il pourra aider des personnes traversant cette épreuve.
Lire pour guerir
Je l’espère aussi. Merci
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