Photo d'un bouquet de fleurs avec le nom du roman La mère de Pearl Buck
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Bonne fête des mères !

Je vous invite à (re-)découvrir « La mère » de Pearl Buck pour illustrer ce jour où en Belgique, nous fêtons toutes les mamans.

N’est-ce pas la moindre des choses que de rendre hommage, au moins une fois par an, à toutes ces femmes grâce auxquelles nous existons en ce bas monde et qui, très souvent, mettent de côté leur propre vie pour subvenir aux besoins de leur progéniture ?

« La mère » de Pearl Buck

Dans un petit village de Chine, que n’a pas encore touché la tourmente politique et sociale, une femme, jeune encore, s’est résignée à ne connaître qu’une vie de travail et de misère. Avec son mari, sa belle-mère, les enfants que chaque année lui apporte, elle voit se dérouler une existence sans joie et sans heurt. Un jour, le mari part pour la ville et ne revient plus. Les enfants grandissent, la vieille meurt. Le désespoir et la résignation gagnent le cœur de la mère, entrecoupés de brefs sursauts de révolte, de ruses destinées à justifier aux yeux du village l’absence prolongée du mari. Une aventure amoureuse sans lendemain achève de la convaincre qu’il n’y a pour elle désormais que le souci de nourrir et d’élever les enfants. Mais ce n’est pas la fin des humiliations et de la souffrance…

Préface de Louis Gillet au roman de Pearl Buck « La mère »

Pearl Buck nous entraîne dans une histoire apparemment sans intrigue, inflexiblement monotone et cruelle. L’héroïne ne porte pas de nom, elle est désignée par sa fonction sociale « la mère », symbolisant ainsi le renoncement qui y est implicitement lié. Son existence est un lent supplice, une résignation à toute épreuve face aux malheurs qui lui tombent dessus et qui sont particulièrement liés au sort de ses enfants. Comme toutes les mamans, elle est submergée par des sentiments de culpabilité : Ai-je bien fait ce qu’il fallait faire ? Mes actes ne sont-ils pas la cause de leur malheur ?

Malgré la simplicité du ton utilisé dans l’histoire, il en ressort une forte impression de grandeur et d’émotion. Aucun des sentiments qui sont évoqués dans ce récit chinois ne nous est étranger et nous partageons sans effort ce que ressent cette maman face à son quotidien et à sa souffrance de mère.

Pearl Buck, Prix Nobel 1938

Fille de pasteurs américains, Pearl Buck (1892-1973) a passé toute son enfance et sa jeunesse en Chine. Après des études aux USA, elle retourne en Chine où elle épouse en 1917 un missionnaire américain. Selon Louis Gillet de l’Académie française, elle incarne l’écrivain par excellence susceptible de faire découvrir la Chine du dedans, comme un pays connu et non étranger :

C’est le plus grand service qu’aura rendu Mme Pearl S. Buck, de dissiper ces nuées, ces mirages déformants, enfants de la légende. Ce que nous voyons du dehors, elle nous le montre du dedans, comme une réalité intime et familière, et nous sommes seulement surpris de nous y reconnaître. Cette vérité n’a d’étonnant que de cesser d’étonner. Au lieu d’un monde impénétrable et incompréhensible, nous voici en pays de connaissance : nous sommes en présence d’une humanité particulière, mais nullement étrange, et, en tous cas, ni plus baroque, ni plus mystérieuse que la nôtre.

Préface de Louis Gillet au roman de Pearl Buck « La mère »

« La mère » fut publiée en version anglaise en 1933. C’est en 1938 que l’auteure reçoit le prix Nobel de littérature.

Bonne fête maman !

Tout comme le roman de Philippe Besson « Le dernier enfant » dont vous trouverez ma chronique ICI, et qui traite du syndrome du nid vide,

« La mère » de Pearl Buck constitue également un bel hommage aux mères et aux sentiments maternels, sentiments souvent difficiles à gérer, à comprendre et à faire comprendre.

Heureusement, les romans sont là pour y mettre des mots…

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