Image de trois romans à lire
SUJET ET THEMATIQUE

TROIS ROMANS QUI M’ONT FAIT DU BIEN …

Tout roman contient une part de bienfaisance qui se manifeste selon le contexte de lecture ou le besoin du moment. Alors, en reprenant la liste des romans que j’ai lus dernièrement, quelques-uns me laissent un souvenir de plaisir et bien-être. Et l’envie m’est venue de partager ces découvertes avec vous.

Frank Bouysse : Né d’aucune femme

Retraçant le destin tragique d’une fillette vendue par son père à deux tortionnaires, ce récit à plusieurs voix, lauréat de plusieurs prix littéraires, est doté d’une puissante trame romanesque. Et je vous assure, vous n’aurez plus qu’un seul désir : vous replonger au plus vite dans cette histoire où s’affrontent avec éclat les moments de sombre cruauté et les instants lumineux remplis d’espoir. Ce récit ne vous lâche pas. Alors oui, je partage ici un très bon souvenir de lecture.

« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile. — Et alors, qu’y a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.— De quoi parlez-vous ? — Les cahiers… Ceux de Rose. » Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

Quatrième de couverture – « Né d’aucune femme » de Franck Bouysse

Lecture bienfaisante parce que cette lecture s’est déroulée à un moment où j’avais besoin de faire un break avec le quotidien.

Roman Gary – Alias Emile Ajar : La vie devant soi

Roman Gary alias Emile Ajar, ou encore… la (re)découverte d’un auteur qui a voulu transformer sa plume et le faire sous un nom d’emprunt. Ayant lu auparavant quelques romans de Roman Gary (cfr la chronique de « La promesse de l’aube »), j’avoue que la facture de l’oeuvre « La vie devant soi » a de quoi surprendre. Ici, Emile Ajar donne la parole à un enfant recueilli par une ancienne prostituée, elle-même entourée de tous les marginaux du quartier. La solidarité qui se noue entre ces personnes et qui est restituée au travers des mots et du regard du jeune garçon invite à la tolérance tous azimuts envers autrui.

Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d’amour d’un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que «ça ne pardonne pas» et parce qu’il n’est «pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l’aidera à se cacher dans son «trou juif», elle n’ira pas mourir à l’hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d’eux-mêmes» qui n’est pas respecté par l’Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu’à ce qu’elle meure et même au-delà de la mort.

Quatrième de couverture – « La vie devant soi » de Emile Ajar, alias Romain Gary

Lecture bienfaisante parce qu’elle donne à voir le meilleur chez l’être humain dans un contexte difficile qui n’encourage pas son expression.

Amélie Nothomb : Premier sang

Je ne manque jamais la publication d’un nouveau roman d’Amélie Nothomb. « Premier sang » m’a tout particulièrement plu. Il retrace avec pudeur, et non sans un certain humour, l’histoire du père de l’autrice depuis son enfance jusqu’au moment où il fut pris en otage à Stanleyville au Congo en 1964. L’autrice confie la narration à feu son père et l’histoire n’en est que plus touchante.

« Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre. »

Sous la forme d’un conte, Amélie Nothomb raconte la vie de Patrick, son père, doux enfant angélique qui, jeune adulte, devra se confronter à la mort.

Un magnifique hommage à la figure paternelle mais aussi à un héros de l’ombre, diplomate à la carrière hors norme.

Quatrième de couverture, Babelio « Premier sang » d’Amélie Nothomb

Cette lecture se révéla un beau cadeau pour moi, avec une pensée pour mon propre père. Décédé il y a quelques années, papa ne vivait pas très loin du Château du Pont d’Oye à Habay, là même où le père d’Amélie a séjourné plusieurs fois dans sa famille paternelle.

Ces trois romans m’ont tout particulièrement plu et je vous les recommande vivement.

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